Comment devenir un (bon) journaliste d’investigation ?

On ne devient pas journaliste d’investigation du jour au lendemain, mais ils ont tendance à partager quelques traits communs. Voici un aperçu des traits essentiels à avoir pour exceller dans ce métier passionnant !

La passion

La plupart des tâches du journalisme d’investigation sont ingrates, longues et énergivores, qui vont rendre votre rédacteur en chef impatient. Si vous aimez avoir un revenu stable avec des promotions régulières, si votre souhait le plus profond est un poste de direction avec un salaire équivalent et si vous aimez être invité à des dîners et des fêtes donnés par des VIP dans votre pays ou communauté, alors le journalisme d’investigation n’est probablement pas pour vous. Mais si vous aimez les défis, si vous avez une passion pour la vérité et la justice, et si vous voulez servir votre lectorat ou votre auditoire avec des histoires qui comptent, peu importe combien de temps et d’énergie cela vous coûte, et même si des gens puissants finiront par avoir des sentiments peut-être hostiles envers vous, alors, par tous les moyens, foncez !

La curiosité

C’est en posant des questions que le journalisme d’investigation commence. Les questions peuvent porter sur des événements d’actualité ou sur des choses que vous voyez ou entendez dans votre vie quotidienne.

Le sens de l’initiative

De nombreuses salles de rédaction fonctionnent avec des ressources limitées et ont toutes des délais serrés. Ainsi, une idée d’enquête mentionnée lors d’une conférence de presse ne sera pas toujours adoptée instantanément, surtout si elle est mal informée et vague. Les journalistes d’investigation doivent prendre l’initiative, faire leurs propres recherches préliminaires et façonner l’idée en un plan de reportage solide. Si la salle de rédaction n’est toujours pas intéressée, il faudra peut-être prendre d’autres initiatives pour trouver un soutien (comme une subvention d’investigation) pour le travail.

Pensée logique, organisation et autodiscipline

Les rapports d’enquête prennent du temps et, en raison des risques juridiques qu’ils comportent souvent, ils font l’objet d’une vérification minutieuse. Vous devez donc devenir un planificateur attentif pour tirer le meilleur parti de votre temps, être obsédé par la vérification et la re-vérification des faits et vous assurer que l’histoire correspond bien à la réalité des faits.

La flexibilité

Une enquête peut prendre des tournants inattendus. Parfois, la première question s’avère être une impasse ou ouvre la porte à une question beaucoup plus intéressante, mais moins évidente. Les journalistes d’investigation doivent être prêts à repenser leur recherche lorsque cela se produit et à ne pas rester attachés à leurs idées initiales.

Esprit d’équipe et capacité de communication

Les films dépeignent souvent le journaliste d’investigation comme un « loup solitaire ». Parfois, il y a des situations où le secret est si important qu’une histoire ne peut être partagée avec d’autres avant que certaines mesures de protection ne soient mises en place. Mais très souvent, les meilleures histoires sont le fruit d’un effort de coopération qui fait appel à toutes les compétences disponibles dans la salle de rédaction (et même à l’extérieur). De bons contacts et le réseautage font partie de ce travail d’équipe.

Compétences en reporting

Il ne s’agit pas simplement d’avoir un diplôme en journalisme, mais d’avoir suffisamment de vécu pour savoir comment identifier les bonnes sources, planifier la recherche d’articles, mener de bonnes entrevues (et sentir quand une réponse ne sonne pas vrai), et écrire avec précision et de façon informative. De plus, les journalistes ont besoin de savoir quand ils sont dépassés et devraient avoir l’humilité de demander des conseils ou de l’aide. Si vous êtes relativement inexpérimenté, un bon travail d’équipe vous aidera à puiser dans les compétences des autres lorsque l’imprévu survient.

Connaissances générales étendues

Comprendre le contexte de l’enquête peut aider à éviter les impasses en identifiant les faits et les questions à poser. Toutefois, si l’enquête débouche sur un domaine inconnu, les journalistes d’investigation doivent pouvoir se familiariser rapidement avec le contexte, les conventions, la terminologie, les jeux de rôle et les questions qui se posent dans ce domaine. La capacité d’avoir une conversation informative avec un expert, d’utiliser les moteurs de recherche ou de localiser et de lire des livres utiles est essentielle. Par-dessus tout, ils doivent tout lire, chaque fois qu’ils en ont le temps. Un peu de contexte pourrait déjà être utile pour l’histoire !

Équité et éthique rigoureuse

Les reportages d’enquête peuvent mettre en danger la sécurité, les emplois ou même la vie des sources. Les journalistes d’investigation sont également susceptibles d’exposer leurs sujets au même risque si des accusations imprudentes sont portées contre leur travail. Un journaliste d’investigation doit donc avoir une éthique personnelle forte et réfléchie pour s’assurer que les sources et les sujets sont traités avec respect et, dans la mesure du possible, en les gardant protégés contre tout préjudice. Il en va de leur crédibilité pour les prochaines investigations !